La marquise de Sévigné
La marquise de Sévigné est sans conteste la personnalité la plus connue de notre territoire. Son amour fusionnel pour sa fille Françoise-Marguerite, comtesse de Grignan, conduira la Marquise de Sévigné à nous offrir les plus belles pages de l’art épistolaire. Femme de lettres et d’esprit, elle apprit l’italien et le latin. Elle côtoya d’illustres personnalités : Louis XIV, La Fontaine qui a d’ailleurs dédié une fable à sa fille, considérée à la cour de Louis XIV, comme la « plus jolie fille de France » : « Le Lion amoureux »…
Elle décrit dans sa correspondance des scènes de vie, que ce soit à Paris, en Bretagne ou à Grignan, et nous livre aussi quelques perles de sagesse. C’est grâce à ses écrits que nous en savons autant sur la vie au XVIIe siècle. Elle parle aussi bien de médecine, de la vie quotidienne, de sujets intimes aussi bien que des affaires, elle partage ses pensées et réflexions sur divers sujets tels que la vie et la mort, …
Marie de Rabutin-Chantal est née le 5 février 1626, place Royale (actuelle Place des Vosges) dans le Marais à Paris. Orpheline à 7 ans, elle est élevée par son oncle, Philippe II de Coulanges. Elle reçoit une éducation libre et moderne, lit des auteurs contemporains et se forme l’esprit en pratiquant la conversation.
A dix-huit ans, Marie de Rabutin épouse Henri de Sévigné, issu d’une grande famille de Bretagne. De ce mariage naitront deux enfants, Françoise-Marguerite (1646) et Charles (1648). Son mari meurt lors d’un duel en 1651 tué par le chevalier d’Albret, pour les beaux yeux d’une maitresse. Elle se retrouve donc veuve à l’âge de vingt-cinq ans.
La marquise de Sévigné s’installe à Paris et participe à la vie mondaine. Appréciée pour sa beauté et son esprit, elle est invitée à Versailles avec sa fille Françoise-Marguerite.
En 1669, sa fille épouse François Adhémar, comte de Grignan. Tous habitent dans le même hôtel particulier dans le quartier du Marais, jusqu’au jour où le comte, nommé lieutenant général pour le roi en Provence, quitte Paris. Chagrinée par cette séparation, Madame de Sévigné écrit le 6 février 1671 à sa fille, deux jours après son départ pour rejoindre son mari installé à Aix, puis à Grignan.
Elle correspond avec elle deux ou trois fois par semaine. Installée à l’hôtel Carnavalet à Paris à partir de 1677, elle voyage régulièrement pour retrouver ses terres, sa famille ou ses amis. Elle séjourne en Bretagne au château des Rochers, à Livry dans l’abbaye de son oncle, l’abbé de Coulanges, en Bourgogne au château de Bourbilly et en Provence pour retrouver sa fille. Madame de Sévigné fait trois séjours au château de Grignan. Ce sont quatre années qu’elle passera ainsi en Provence : le premier entre juillet 1672 et octobre 1673 ; le second entre octobre 1690 et décembre 1691 ; le troisième entre mai 1694 et avril 1696. Elle partage la vie familiale et sociale des Grignan et découvre la Provence. Elle témoigne ainsi dans ses lettres de la vie en Provence dans un famille noble, évoque les aménagements réalisés dans le Château de Grignan, … à ses nombreux correspondants.
Elle meurt le 17 avril 1696 au château de Grignan dès suite d’une fièvre continue. Elle est inhumée dans le caveau des Adhémar de la collégiale Saint-Sauveur. Sur la plaque de marbre derrière l’autel est indiquée la date du 18 avril, bien que de nombreux documents attestent de son décès la veille.
Afin de lui rendre hommage, François-Auguste Ducros, maire de Grignan, fait ériger en 1857 une statue de la marquise sur la place qui porte désormais son nom, financée grâce à une souscription publique. La statue en bronze est l’œuvre des Frères Rochers d’Avignon, elle représente la marquise parée de ses plus beaux atours, assise dans un fauteuil, avec dans une main une plume et dans l’autre du papier.
A l’occasion du tricentenaire de sa mort, en 1996 la municipalité créera un festival où chaque année en juillet on célèbre les correspondances et le « Jardin Sévigné » situé Cour Adhémar, mini labyrinthe végétal dont la forme reprend les lettres « Sévigné ». Une rose, créée par Robert Moreau en 1874, lui a également été dédiée par l’Association « Pierre et Roses anciennes ». Vous la trouverez sur la placette de l’Office de tourisme…
Françoise-Marguerite aura trois enfants dont Pauline, future marquise de Simiane qui jouera un rôle important dans la diffusion de la correspondance de sa grand-mère. Et dont nous retrouverons le portrait prochainement.
Merci aux médiatrices du Château pour leur aide apportée à la réalisation de ce portrait.
Au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine…