Ferdinand Revoul fait partie intégrante de l’histoire de Valréas, au même titre que Pauline de Simiane ou le Cardinal Maury.
Ferdinand Revoul est né le 6 juin 1814 à Nyons. Il sera un peu touche-à-tout, s’essayant à plusieurs activités avant de se fixer tardivement et définitivement dans le cartonnage.
En effet, lorsqu’il épouse Jeanne-Marie Tardieu, il exerçait le métier de perruquier-coiffeur !
Le mariage aura lieu à Valréas le 8 juillet 1840.
De leur union ne naitra pas moins de quatorze enfants, dont seulement deux rejoindront plus tard l’entreprise familiale : Xavier et Auguste.
En 1853, Ferdinand Revoul est marchand quincailler et, en parallèle, il obtient la même année un brevet de libraire, activité professionnelle non encore pratiquée jusqu’alors dans la cité de l’Enclave des Papes.
C’est à cette époque que ce modeste négociant invente et fabrique des boîtes en carton pour transporter et expédier les œufs de bombyx du mûrier ou graines de vers à soie.
En effet, à la demande du sériciculteur Meynard, qui avait reçu d’Allemagne un envoi détérioré de ces boîtes en carton spécifiques, Ferdinand Revoul invente la fameuse « boîte à courant d’air » nécessaire à la conservation et à l’expédition des graines de vers à soie. La qualité des boîtes confectionnées par Ferdinand Revoul lui assure immédiatement un succès prévisible.
Elle l’incite à créer avec un outillage rudimentaire la première manufacture de cartonnage à Valréas. L’industrie du cartonnage à Valréas venait de voir le jour !
Aidé de ses enfants et de quelques ouvriers qu’il forme lui-même, il aborde naturellement la fabrication d’autres genres de boîtes en carton, diversifiant ainsi sa production et donc sa clientèle. Désormais, il fournit des emballages cartonnés pour la pharmacie, la bijouterie, la parfumerie, la confiserie…
En 1863, il obtient la médaille de bronze à l’Exposition Générale de Nîmes.
À la mort de Ferdinand à l’âge de cinquante ans, l’année suivante, sa femme et deux de ses fils continueront son œuvre et obtiendront également plusieurs médailles.
La raison sociale de l’entreprise devient Vve Revoul Ferdinand, Xavier Revoul gérant l’entreprise sur place avec son frère, Auguste, voyageur de commerce.
En 1883, à la mort de leur mère, ils décident de garder la raison sociale Veuve Revoul Ferdinand.
En 1894, au décès d’Auguste son frère, Xavier, seul propriétaire de l’entreprise, transforme la raison sociale en Xavier Revoul et Cie.
Grâce à Ferdinand Revoul, l’industrie du cartonnage connaît son âge d’or entre le début et le milieu du XXe siècle avec quasiment une vingtaine d’entreprises, puis commence à péricliter. Aujourd’hui, seul un cartonnage continue l’activité à Valréas. L’entreprise réalise des emballages pharmaceutiques et emploie environ cent vingt personnes. La capitale économique du cartonnage français est aujourd’hui considérée comme son berceau historique.
Pour ne pas oublier Ferdinand Revoul, son nom sera donné au Lycée professionnel construit en mai 1974 et qui forme chaque année des étudiants dans les métiers des arts culinaires et des technologies. Une rue, un passage et une place servant de parking portent également son nom dans la commune.
Si le cœur vous en dit, vous pourrez admirer une représentation géante de la fameuse boîte à courant d’air au Musée du Cartonnage et de l’imprimerie, avenue Maréchal Foch et découvrir ainsi tous les secrets de cette industrie.
Pour conclure ce portrait, on peut dire que sans Ferdinand Revoul, la ville de Valréas n’aurait peut-être pas connu un tel essor au XIXème siècle et n’aurait pas non plus méritée son titre de capitale historique du Cartonnage !
Je remercie chaleureusement les médiatrices du Musée du Cartonnage et de l’Imprimerie et les Valréassiens qui m’ont porté leur concours pour la réalisation de ce portrait.