Pauline de Simiane, née Adhémar de Monteil de Grignan, voit le jour à Paris, le 9 septembre 1674. Elle est la 3ème des six enfants de François Adhémar de Monteil, comte de Grignan et de Françoise de Sévigné (elle-même fille de Marie de Rabutin Chantal, Marquise de Sévigné).
Elle a pour parrain le cardinal de Retz et pour marraine la princesse d’Harcourt. Son enfance sera « immortalisée par les éloges de sa grand-mère » qui louera de manière récurrente l’esprit fin de sa petite fille.
Pauline passe la majeure partie de son enfance loin de sa mère, dans le couvent de sa tante Marie, abbesse au couvent de Saint-Benoît d’Aubenas. En octobre 1688, lorsque Pauline atteint ses 14 ans, sa mère pense en faire une religieuse comme sa sœur ainée Marie-Blanche. Mais le long plaidoyer de Madame de Sévigné dans ses correspondances (pendant près de deux ans), décide finalement Françoise-Marguerite à garder Pauline auprès d’elle.
Le 29 novembre 1695, Pauline épouse au Château de Grignan, Louis III de Simiane, marquis d’Esparron, dit le marquis de Simiane, gentilhomme du duc d’Orléans, lieutenant des gendarmes écossais (1671-1718). De leur mariage, naîtront trois filles : Anne (religieuse qui mourra en 1728) ; Sophie (1701-1769) et Julie (1704-1728).
Pauline de Simiane est nommée dame de compagnie de la duchesse d’Orléans. Elle reste à la Cour jusqu’en 1704. S’ensuivra alors une série de deuils qui vont impacter sa vie. Elle perd son frère Louis-Provence cette année-là, sa mère l’année suivante et son père en 1714.
En 1715, son mari succède à son père en tant que « lieutenant-général de Provence ». Ils vivront au Château de Simiane à Valréas où elle tombera amoureuse des « meubles remarquables » et de son « magnifique jardin orné d’orme ». Cette noble demeure recevait autrefois de grandes festivités qui se poursuivent encore à notre époque, de manière plus contemporaine.
Le Marquis de Simiane décèdera trois en plus tard, la laissant seule à se battre contre les créanciers de son père dans un procès qui durera près de 10 ans.
Les épreuves transforment l’enfant gracieuse à l’intelligence vive, en une femme dévote, sérieuse et n’aspirant plus qu’au calme et à la tranquillité.
En 1720, après avoir accompagné jusqu’à Antibes la fille du Régent, Mademoiselle de Valois, Pauline décide de rester en Provence et s’installe tout d’abord à Marseille, dans le quartier St Giniez, à la Bastide Belombre où elle passera de nombreux étés. En 1730, elle acquiert à Aix en Provence, ce qui deviendra l’Hôtel de Simiane (ou Grignan Simiane) dans l’actuelle rue Goyrand.
Pauline de Simiane meurt le 3 juillet 1737, à Aix-en-Provence et est ensevelie dans l’église monastère de la Visitation le même jour.
Pauline de Simiane a joué un rôle majeur dans la publication des correspondances de la Marquise de Sévigné. En réaction à la parution « à la sauvette » de certaines lettres de sa grand-mère, en 1725 et les années suivantes, qui sont « bourrées » de fautes et d’erreurs, elle décide de prendre les choses en mains dès 1734. Elle aurait, par pudeur et par peur devant certains propos tenus par sa grand-mère, fait réécrire ou « tronçonner » certaines lettres afin de ne rien laisser de trop personnel, ni de sensible. Elle a également selon certains détruit une grande partie des correspondances de sa mère.
N’hésitez pas à allez (re)découvrir le Château de Simiane car aux beaux jours, avec les parterres en pleine floraison, la place de la mairie est un véritable petit bijou.
Et lorsque cela sera possible, n’oubliez pas d’aller faire un saut pour admirer les belles maquettes des différents monuments de Valréas et des alentours, réalisées par notre ami Jean-Claude…
Merci à Laura Verges du service communication de la Mairie de Valréas et aux médiatrices du Château de Grignan pour leur aide à la réalisation de ce court portrait.