Hugues de Bourbouton est historiquement lié à la commune de Richerenches pour l’éternité.
On ne connait que très peu de choses le concernant, mais c’est grâce au Cartulaire de Richerenches, qui est conservé à la Bibliothèque Ceccano d’Avignon, que nous pouvons retracer l’histoire templière de Richerenches. Ce parchemin rassemble une série d’actes manuscrits rédigés en latin transcrivant les transactions effectuées en faveur de la commanderie.
Le cartulaire s’ouvre sur le don initial d’Hugues de Bourbouton, personnage central. C’est lui qui, par la suite, reçoit au nom du Temple les dons effectués par d’autres familles de la petite aristocratie locale. Si les Bourbouton ont sacrifié leur lignée en s’offrant au Temple, ils ont cherché à perpétuer ici, par l’écrit, la mémoire de leur nom.
Les donateurs prennent soin de préciser qu’ils effectuent leur geste à la veille d’un départ en croisade, ou en pèlerinage. Se référant à la spiritualité de la rénovation chrétienne, ils évoquent la donation de soi et la nécessité de se débarrasser des biens terrestres. Une quête mémorielle.
Dès 1136, le frère templier Arnaud Bedos, d’origine catalane, séjourne en Provence avec pour mission de rallier autorités ecclésiastiques et personnes de rang à sa cause. Il est chargé de trouver de nouvelles recrues et des terres en Provence afin d’établir de nouvelles commanderies templières.
A Saint-Paul-Trois-Châteaux, l’évêque Pons de Grillon oriente Arnaud de Bedos vers Richerenches où il rencontre Hugues de Bourbouton, co-seigneur du castrum du même nom situé à deux kilomètres au sud/ ouest du village actuel.
Hugues de Bourbouton fait don de certaines de ses terres, et notamment le lieu-dit « Ricarensis », aux frères templiers pour construire la commanderie templière de Richerenches. D’autres seigneurs font de même afin de proposer à l’Ordre un domaine agricole important.
En 1138, Hugues de Bourbouton donne à nouveau des terres et le 16 juin il entre dans l’Ordre en tant que Chevalier faisant par là-même don de tous ses biens à la commanderie de Richerenches, dont il est le principal fondateur.
Les Templiers héritent donc, et principalement grâce à lui, de terres cultivables, fertiles, qu’ils améliorent grâce aux canaux creusés pour l’irrigation et l’alimentation des moulins à blé, propices à la culture de céréales, l’élevage de chevaux, d’ovins, etc. qui permettront aux Templiers d’être autonomes que ce soit pour l’alimentation, l’habillement ou les déplacements.
Très rapidement, en 1143, la Commanderie et l’église sont achevées.
Après avoir assuré l’intérim de façon partielle dès 1140, Hugues de Bourbouton devient Commandeur titulaire en 1145. A partir de là et grâce aux talents de gestionnaire de Hugues de Bourbouton, la Commanderie de Richerenches ne fera que s’agrandir jusqu’à devenir la plus importante de Provence.
Hugues de Bourbouton décède en 1151.
En 1307, les Templiers sont arrêtés par le Roi Philippe Le Bel et en 1312, l’Ordre du Temple est dissous par le Pape Clément V sous la forte pression du roi. En 1317, les biens des Templiers furent remis aux hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem, ceux-ci les cédèrent au Saint-Siège en Avignon.
Aujourd’hui, vous trouverez, dans l’église Saint Denis, la pierre du XIIème siècle marquée « Hugo de BOLBOTON » (son nom d’origine) qui faisait partie intégrante de l’abside côté extérieur. Lors de la restauration de 1994, elle a été installée dans l’église afin d’être protégée.
Pour finir, vous accéderez à Maison Templière par la place Hugues de Bourbouton et c’est sur le chemin de Bourbouton que vous pourrez flâner.
Je vous invite fortement, lorsque cela vous sera possible, à visiter le Musée de la Truffe et du vin où vous pourrez admirer grandeur nature la plupart des visuels exposés et découvrir encore plus d’informations sur les Templiers.
Un énorme merci pour sa gentillesse à Karine du Point Info de Richerenches et pour son aide dans la rédaction de ce portrait.